POV de l'Alpha Noel
La porte de ma chambre s'est soudainement ouverte brusquement. Sans lever les yeux, je sais que la seule personne assez audacieuse pour faire ça serait mon bêta.
Et j'avais raison.

"Comment c'était, Noel? As-tu continué là où tu t'étais arrêté hier soir?" demanda Charles, souriant.
"Tu viens d'envahir ma vie privée pour parler de mon intimité? Tu plaisantes, Charles?" je demandai, secouant la tête.
"Tu ne peux pas me blâmer d'être curieux. J... J'étais simplement curieux... c'est pourquoi je suis immédiatement venu dans ta chambre," dit-il, évitant mon regard.
"Vraiment? Tu étais curieux? Très bien, tu peux partir maintenant. Tu as dû satisfaire ta curiosité." dit-je.
En jetant juste un coup d'oeil sur son visage, je savais qu'il cachait quelque chose. Nous sommes amis depuis longtemps et je connais toutes ses expressions.
Il a toujours l'air déconcerté lorsqu'il essaye de me cacher quelque chose. Les autres ne pourraient peut-être pas le savoir, mais ayant été avec lui pendant des années, je pouvais le détecter sans aucun effort.

En outre, il ne viendrait pas toute cette distance juste pour demander à propos de ma vie privée. Je sais qu'il doit cacher quelque chose encore.
"Charles, tu fuis encore des rencontres à l'aveugle?" je demandai.
Il baissa son regard et il semblait avoir du mal à dire quelque chose. Juste au moment où je voulais lui demander à nouveau, il leva la tête.
"Aide-moi, frère, je déteste vraiment ces rendez-vous à l'aveugle. Ce n'est pas de ma faute si je n’ai pas encore trouvé ma compagne toutes ces années." il avait l’air pitoyable.

"Mais tu devrais aussi comprendre tes parents. Ils veulent le meilleur pour toi," dis-je, sans me laisser influencer par son visage.
"Tu es le seul sur qui je peux compter frère! Je ne peux que me cacher ici à chaque fois. Je suis sûr qu'ils se lasseront bientôt," dit-il, essayant de s'accrocher à moi.
"Sais-tu qu'ils ont commencé à penser que tu pourrais réellement être amoureux de moi ?" Ai-je dit, étouffant mon rire.
Il a immédiatement lâché mes mains, son visage se plissant de dégoût. "Oh, arrête-toi ! Je suis hétéro ! Parfaitement hétéro !"
"Alors, marie-toi, mec," ai-je dit.
"Juste parce que tu as une âme sœur maintenant, tu me fais la leçon ? Je te déteste, mec !" A-t-il dit, me regardant comme si je venais de le trahir.
"Ouais. Je n'ai pas besoin de ton amour non plus. Peux-tu partir maintenant ? J'ai besoin de me rafraîchir pour pouvoir dîner avec mon âme sœur." Ai-je dit.
"Faire étalage!" Il marmonne, croisant ses mains sur sa poitrine.
J'ai ignoré ses paroles alors que je me préparais à aller à la salle de bain. Mais quelque chose m'a dit que ce n'était pas vraiment ce qui avait poussé Charles à enfoncer ma porte. C'est alors que j'ai perçu un soupir d'hésitation de sa part juste au moment où je voulais entrer dans la salle de bain.
Me tournant vers lui, j'ai demandé. "Qu'est-il encore cette fois-ci ?"
"Es-tu... es-tu bien ?" J'ai perçu un ton d'inquiétude dans ses paroles.
Je ne comprenais pas pourquoi il s'inquiétait jusqu'à ce qu'il dise : "J'ai surpris des femmes en train de parler. Elles disaient quelque chose à propos de ta âme-soeur qui serait maudite."
Donc, c'était la raison principale de son irruption dans ma chambre. Je me suis retourné pour le regarder, forçant un sourire.
"Je suppose que les nouvelles voyagent plus vite que je ne le pensais dans ce royaume. Même moi, en tant qu'Alpha, je n'ai pas de secrets. Fais venir le majordome maintenant!"
"Bien sûr, Alpha." Charles s'est incliné avant de partir.
J'étais enragé, mais j'ai essayé de me maîtriser. Je ne veux blesser personne autour de moi, mais ces gens me font perdre ma raison.
La porte s'est ouverte à nouveau. Mon beta et le majordome sont entrés dans ma chambre. J'ai vu mon beta trembler de peur.
Je suppose que ma colère n'était pas totalement réprimée.
"Qui a répandu ces rumeurs sur ma compagne ?" J'ai demandé.
"Votre majesté, je peux vous assurer que les serviteurs ici n'ont pas été en contact avec elle depuis son arrivée. J'ai simplement envoyé deux servantes pour l'aider à prendre son bain, mais elles ne sont pas encore sorties." Mon majordome a répondu, tremblant de peur.
Je savais qu'il disait la vérité, car j'utilisais mon aura d'Alpha sur lui. Il ne peut certainement pas mentir sous l'intensité de ma fureur.
"Sors !"
Mon majordome a quitté ma chambre en catastrophe, manquant presque de se heurter la tête contre le mur. Je me suis tourné vers mon beta pour avoir une explication.
"Je l'ai seulement entendu d'un groupe de dames mondaines. Je devrai demander à Lydia ou à votre compagne si elles ont reçu des visites quand elles étaient à l'hôpital." Charles a répondu.
"Reste pour le dîner." Je lui ai simplement dit avant de claquer la porte de la salle de bain.
*******
En regardant ma compagne picorer sa nourriture en silence, la colère dans mon cœur a commencé à s'intensifier. Elle semblait timide et effrayée par tout et par tous.
J'ai dû renvoyer Charles quand j'ai senti qu'elle se sentait mal à l'aise dans la salle à manger.
C'était comme si elle avait subi beaucoup d'humiliations. Elle a tendance à être pessimiste à propos de tout et de tout le monde autour d'elle.
"N'as-tu pas faim ou est-ce que la nourriture ne te plaît pas ?" J'ai essayé de lancer une conversation avec elle.
"J … la nourriture est bonne. J… J’aime ça." Elle a dit, en baissant les yeux.
"Regarde-moi, Katia," Je lui ai dit.
Elle a lentement levé la tête, n'osant pas croiser mon regard. Il y avait définitivement quelque chose qui n'allait pas.
"Puis-je te poser une question, Katia?" ai-je dit.
Elle allait acquiescer, mais je suppose qu'elle s'est souvenue de mes paroles. Alors elle a répondu doucement. "Oui, tu peux."
"Qui d'autre t'a rendu visite à l'hôpital?" ai-je demandé.
Je l'ai vue hésiter. On dirait qu'elle ne veut pas me dire qui ils étaient. Avait-elle peur que je les punisse?
"Vas-tu… vas-tu les punir?" Demanda-t-elle timidement, léchant sa lèvre inférieure qui était tachée de sauce.
Je me suis retenu de l'embrasser. Le fait de la voir lécher ses lèvres m'a excité. Elle avait l'air si innocente et pourtant si dangereuse pour mon cœur.
J'ai difficilement avalé ma nourriture. Je suppose que c'était à mon tour de baisser les yeux. Je ne pouvais pas me permettre de la déshabiller et de lui faire l'amour dans la salle à manger, n'est-ce pas?
J'ai fermé les yeux pour bloquer les pensées impures qui traversaient mon esprit.
"Vas-tu… vas-tu les punir?" Demandait-elle de nouveau.
Comment pourrais-je répondre alors que j'étais excité juste à l'écoute de sa voix. "Non… mais… Je le ferai peut-être si ça en vaut la peine."
"Ne… ne punis personne. J... J'y suis déjà habituée. Ce sont tes gens. Je pense qu'avec le temps, ils s'y habitueront." Répondit-elle.
Puis elle ajouta. "Et… peut-être qu'ils ne s'y habitueront pas, je peux simplement… partir."
L'entendre dire qu'elle allait partir était comme un couteau traversant mon cœur. "Tu ne vas nulle part, Katia. N'y pense même pas."
"Mais…"
"Pas de mais. Tu dois me promettre que tu ne partiras pas." Je lui dis.
Je l'ai vue se débattre avec elle-même avant de répondre faiblement. "D'accord, mais tu dois promettre de ne pas punir ces gens."
"Pourquoi ? Ne te sens-tu pas insultée ?" Je lui ai demandé.
"Si, mais j'ai vu pire humiliation. Même si cela fait mal à chaque fois, je m'y suis déjà habituée." Elle a répondu, son sourire semblait amer.
Qu'avait-elle subi ? Qu'est-ce qui lui a fait perdre sa confiance en elle ?
Je l'ai vue attendre ma réponse. "D'accord, je ne les punirai pas pour toi, mais juste cette fois-ci."
Elle a continué à manger tout en évitant mon regard.
Je souriais face à sa maladresse en mangeant. "Mange encore un peu. Tu as besoin de reprendre des forces. Le médecin a conseillé que tu manges beaucoup."
Je l'ai regardée manger jusqu'à ce qu'elle finisse la nourriture devant elle. Je m'assurerai que les serviteurs lui envoient des collations et des fruits plus tard.
Elle ne semblait pas très à l'aise en ma présence. Peut-être que je dirai simplement à Lydia de toujours lui tenir compagnie chaque fois qu'elle veut manger.
Je suppose que c'est ce que je ferai.
"Merci pour la nourriture," Elle a dit, en s'inclinant.
Je me suis contenté de sourire et j'ai appelé les serviteurs pour l'escorter jusqu'à sa chambre.
Dès qu'elle est partie, j'ai demandé à mon beta de me rejoindre à la salle à manger par le lien mental.
"Votre majesté."
"Je veux que tu vérifies qui sont ces personnes qui lui ont rendu visite à l'hôpital. Elle a refusé de dire quoi que ce soit."
"Que faisons-nous d'eux?"
"Donne-moi d'abord leurs noms. Je veux savoir qui ils sont." Ai-je répondu.
"Oui, Alpha!"
Quand Charles est parti, mon humeur a drastiquement changé. Je dois mettre un terme à leurs discussions. Je me demande pourquoi ils trouvent une excuse aussi fragile.
Juste parce qu'elle a des yeux noirs? Comment osent-ils la qualifier de malédiction? Elle est ma partenaire et je la protégerai avec tout ce que je possède.
Personne n'a le droit de se moquer d'elle, pas même ma mère! Et j'allais m'en assurer.
Mais d'abord, je dois apaiser la faim en moi. J'avais besoin d'un autre bain froid ce soir!