Léonie regarda les yeux doux de son frère et sourit. Elle se sentait un peu triste pour Gérard puisque Leslie ne serait pas avec lui.
Gérard le savait aussi, mais il ne voulait tout simplement pas abandonner Leslie.
Hélas !
Gérard se faisait du mal à lui-même !
Léonie l'appela soudainement : "Gérard, dépêche-toi de monter dans la voiture. Je suis si fatiguée. Si tu continues à traîner, tu devras porter mon corps en retour."
Gérard fit la sourde oreille et regarda encore un moment. Leslie et son fils avaient déjà disparu au loin. Le regard de Gérard montrait qu'il était encore réticent à quitter, regardant toujours silencieusement dans cette direction.
Léonie soupira silencieusement.
Dans son cœur, Gérard était son meilleur et unique ami masculin. Leslie avait toujours soigneusement chéri cette amitié.
Gérard le comprenait aussi, alors il n'avait jamais exprimé ce qu'il ressentait devant Leslie.
Cependant, c'était vraiment difficile pour Gérard. Il s'asseyait toujours seul près de la fenêtre française la nuit, regardant la maison de Leslie avec toutes sortes d'émotions mélangées dans ses yeux.
Léonie était inquiète pour Gérard, mais elle ne pouvait pas faire grand-chose.
Personne ne pouvait aider l'autre en matière de relations, Léonie ne pouvait donc rien d'autre que le laisser avancer lui-même.
Gérard retira lentement son regard. Il avait l'air impuissant, et il y avait une note d'amertume sur son visage triste.
C'était comme si l'âme solitaire de Gérard pâlissait dans une douleur incurable.
Gérard ouvrit la portière de la voiture avec élégance et s'assit à côté de sa sœur.
Gérard donna l'adresse et le chauffeur mit la voiture en marche.
Léonie jeta un coup d'œil à Gérard et le taquina : "Gérard, tu connais les pensées de Leslie. Pourquoi agis-tu toujours ainsi ? C'est très douloureux de tomber amoureux de quelqu'un et de ne pas obtenir de réponse."
Gérard sourit et ne dit rien. Tomber amoureux de quelqu'un et ne pas obtenir de réponse était en effet très accablant et douloureux, mais il ne pouvait pas se débarrasser de Leslie.
Peu importe ce qu'il faisait pour elle, tout ce qu'il recevait en retour n'était que de la gratitude plutôt que de l'amour.
Gérard ferma les yeux et s'adossa.
Lorsque le cœur de Gérard souffrait, lorsqu'il fermait les yeux, il était capable de retenir son désir et sa douleur sans fin. Les autres n'auraient pas deviné sa faiblesse au plus profond de lui.
La lumière néon passa à travers la fenêtre de la voiture, projetant des éclats sur son beau visage.
Léonie regarda Gérard avec inquiétude. À chaque fois qu'elle voulait qu'il abandonne, il s'y accrochait davantage.
Pensait-il qu'en fermant les yeux, la douleur serait apaisée ?
La douleur dans l'obscurité lui donnait un sentiment d'égarement.
Le plus important dans la vie était d'arrêter de fantasmer et d'être plus réaliste.
Léonie ne pouvait que soupirer.
Leslie rentra dans l'appartement avec Noé.
Noé regarda le petit appartement de Leslie et cligna des yeux éclatants. Leslie devait se sentir très seule en vivant dans la solitude.
Elle rangea les bagages, les ouvrit, sortit le pyjama de Noé, regarda le petit visage curieux de son fils et dit : "Noé, va prendre une douche d'abord, OK ?"
"OK, maman !" Le petit Noé, âgé de six ans, était très sage et ne causait presque jamais de problèmes à sa mère !
Leslie se retourna et lui tendit le pyjama. Elle lui caressa doucement la tête : "Noé est vraiment obéissant. Vas-y donc. Quand tu auras terminé, tu me raconteras tout."
Noé prit son pyjama et se dirigea rapidement vers la valise. Il sortit une carte et la tendit à sa mère.
Il cligna des yeux noirs comme de l'obsidienne vers sa mère. Ses longs cils clignotaient comme un papillon. Ses lèvres roses formaient un sourire heureux. Il dit comme s'il présentait un trésor : "Maman, c'est l'argent que j'ai gagné ces derniers jours. Léonie a dit que c'est suffisant pour acheter un appartement."
Lorsque Leslie entendit cela, elle regarda la carte dorée dans la petite main tendre de son fils, stupéfaite.