Chapter 59
1884mots
2022-11-02 15:53
59
Je le regarde refermer la porte . Il est vraiment invivable et rancunier . Je dois attendre combien de jour pour me faire pardonner ? Ali n'était pas comme sa au début il oubliait vite .
Encore comme les jours précédents , je me réveille a 6h pour prier et préparer le bain de mon mari , puis ses habits et enfin son petit déjeuner mais monsieur le nouveau rancunier n'y touche pas un poil , et comme d'habitude je n'avais droit qu'à un « Salam Aleykoum « de sa part . Une semaine sans lui-même s'il est devant moi , déjà qu'il ne dort plus dans notre chambre . Toute la maison avait remarqué mais personne n'osait en parler , tellement Ali est inaccessible et froid . J'en pleurais , c'est claire , j'ai souvent envie de dormir avec lui , de satisfaire mes plaisirs mais …Ali est le fer en personne .

J'étais sur le point de rejoindre mon beau père dans le petit salon car il a fait appel a moi d'un coup mes oreilles volent les paroles de ma belle mère :
-Mo yow ! Ali sakh bayi neûko , fannaneu toul ak mom , dou sakh wakh ak mom ( même Ali l'a laissé , il ne dort plus avec elle et ne lui parle même plus ) , c'est le moment de le surprendre et de prendre soins de lui . Tu sais combien le bonheur et le prestige de mon fils compte pour moi je veux qu'il se fasse respecter mais avec une femme avec un tel passé et sans enfants . Dakar est trop petit ….
Je fus prise d'un malaise . A qui parlait-elle ? Qui devait prendre soins de mon mari plus que moi-même ? C'est donc elle qui pousse Ali a s'éloigner de moi ? Elle lui trouve un pion d'échange ? Qu'Allah la guide ! Quelle cruauté !
Mes larmes jaillirent mes je les essuie rapidement pour répondre a mon beau père .
Quand j'arrive , je m'assois sur le tapis , la tête baissée .
-Papa ? Tu a besoin de moi ? Je suis là .

-Qu'as-tu ? Regarde moi .
Je lève la tête et il affiche une mine triste :
-Balma ak Oulimata . Tu souffre et je le sais , je viens de me lever de mon erreur , Ali dafeu rew té dinako yarr . Quant a toi , tu es perdue . C'est pas normal que je sois un Imam de Dakar et non de ma maison . Bien , je ne peux pas te demander ce qui se passe avec ton mari , cela ne m'est pas du car sinon naturellement je serais du côté de l'un de vous deux et je ne veux pas . Oulimata , quoiqu'Ali puisse faire , ne le laisse pas te filer d'entre les doigts c'est toi qui va perdre pas lui . Ali aime bien une vie seule et il pourra prendre jusqu'à 3 trois femmes en plus de toi . Alors que toi , il est le seul que tu aura car je ne te souhaite pas le divorce . Je te parle en tant que père pour toi . Qu'on se dise la vérité avec ton passé et ta stérilité Ali t'a promis la patience et l'amour , ce que la plupart des hommes refuseront , c'est évident même moi j'aurais refusé . Donc remédie a tout sa et sache que tu es une femme et tu dois respecter ton mari. Si tu es fautive conquit le et si c'est lui le fautif conquit le aussi .
L'imam parlait d'une voix si mélodieuse que j'oubliais mes tristesses et reprenais volonté .

-D'accord ma fille ?
Je lui souris :
-Je le ferais .
-Promis ?
-Promis .
Il me tendit sa main et on se fit une tape amicale . Ah ! En même temps Ali venait de rentrer du boulot il vient saluer son père et moi brièvement .
-Ali ? L'interpellais-je au moment où il tournait le dos .
-Hum ?
Je viens lui prendre son cartable et sa veste et avec un sourire devant L'imam :
-Mon amour , viens prendre ta douche .
Ali plisse des yeux et je sentais qu'il a répondu juste pour apaiser son père :
-Allons y .
On monte ensemble sous le visage heureux de mon beau père .
Je vais dans la chambre pour l'attendre saluer sa mère et les autres mais…rien . Ali n'était pas venu .
Je vais dans sa « chambre « , j'ouvre sans frapper et le vois entrain de se déshabiller . Lui , il se fou du monde .
-Je t'emmenais ton cartable et …ta veste, bonne nuit Ali parce que toi tu m'énerve .
-Merci , pose les sur le lit .
Je les jette sur la table et m'en vais !
J'ouvris les yeux difficilement . Comme d'habitude , la place a ma gauche est vide , Ali me manque vraiment .
Je me lève avec un mal de tête atroce , c'est normal , j'ai pleuré toute la nuit .
Je passe devant la porte pour récupérer ma serviette mais j'entendis des cris de sanglot . Mes mains tremblèrent , sa , c'est une mauvaise chose , je sens vraiment qu'il y'a un malheur .
Je fais rapidement ma toilette et ouvre ma porte . Je suis surprise de voir que mon couloir et le couloir d'en face est bombé de monde , des vielles femmes qui pleuraient avec des lamentations a chaudes larmes , des cris sans arrêt , mon Dieu ! Un deuil ? Qui est mort ? Qui ? Le tambour de mon cœur commença . Je cherchais du regard un membre de la famille mais rien . Quand je fus au milieu de la foule , le silence régna d'un coup . Les yeux écarquillés je les observais .
-C'est elle ! Crie une voix que je connais ; ma belle mère .
Je tourne la tête et vois la famille de l'autre côté : Lena , Yacine , Ousmane , Uthaymin , mon beau père , les enfants au complet…et Ali ? Où est Ali ?
Ma belle mère vient me prendre dans ses bras en pleurant .
-Mmaaa…loukhew ? ( que se passe t-il ? ) Marmonnais-je aussi avec les larmes .
-Ali…. Ali demna Oulimata . ( Ali est parti )
-Maman tu t'entend parler ? Non …dis moi …
J'essayais de garder mon calme . Ma belle mère me fixe de ses yeux rougis :
-OULIMATA ! Ali est parti …il ne nous a pas dis au revoir , il est parti secrètement !
Et là …je n'entendais plus . Ali Ly ? Mon mari ? Mort ? Celui a qui je faisais la tête hier ? Non non non !
-Il n'avait rien du tout , YAllah moko sokhleu req djeulko tey tchi Fadjr , djeul bou sedd té sell ? ( c'est Dieu qui avait besoin de loin et IL l'a pris ce Fajr . Une mort douce et pudique ) Qu'Allah l'accueille au paradis ; sanglote une dame .
Mes poumons n'acceptaient plus l'air . J'étouffais , le monde tournoyait . Je criais mais aucun son ne sortait de ma bouche .
Mon mari est mort . Ali que j'aimais est mort ce 31 mars 2015 .
Je tombe raide . Évanoui ? Je ne sais pas en tout cas je me sentais noyée dans un océan ténébreux .
-Oulimata ! Oulimta ! Des voix lointaines mais je ne vivais plus .
Pas toi Ali , c'est impossible ! Pas toi mon amour .
Oulimata Ndiaye , un an plus tard …
-Papa , je vais partir maintenant je suis fatiguée .
Mon père était un peu souffrant donc je venais chaque jour le voir et j'y étais avec la femme de Matar , oui j'ai une belle sœur maintenant et c'est un ange !
Les années passent si vite .
-D'accord ma chérie , a demain in shaa Allah .
Je l'embrasse et fais un gros câlin a Ouba , ma belle sœur .
-Bye !
Je dis au revoir a tout le monde et sort attendre .
La voiture noire de mon mari se gare et j'y entre . On s'embrasse et je le serre fort tellement fort que sa lui arrache un rire .
-Que me vaut cet étreinte ? Demanda t-il en démarrant .
Il m'a aidé a tout surmonter et quand j'y pense sa ne fait qu'accroître mon amour pour lui .
Je lui souris :
-Je suis heureuse de t'avoir dans ma vie . Aujourd'hui une amie a Ouba a perdu son mari alors qu'ils venaient a peine de se marier et sa m'a fait penser a mon « rêve cauchemardesque « de l'année passée . Tu t'en rappelle ? Quand je me suis levée en sursaut en pleurant te cherchant dans ta chambre parce que tu étais fâché , tu a failli pleurer avec moi tellement j'étais triste . Je n'oublierai même pas la date , de ta mort dans le cauchemar c'était le 31 mars . Ah Ali , regard tu es encore vivant ! Imagine J'étais folle dans ce cauchemar , comment serais-je si s'était la réalité hein Ali Ly ?
Ali sourit triomphant :
-Je sais , je suis important ; Répondit-il en prenant de faux airs ; Oublie ce rêve bébé , moi Ali , je pourrais pas mourir sans toi encore moins vivre d'accord ?
-Je t'aime monsieur Ali .
-Je t'aime aussi madame Ali Ly .
Ce n'était qu'un rêve , Ali est vivant Oulimata ! Je souris soulagée .
En un an , rien a véritablement changé dans ma vie conjugale . Ma belle mère m'en fait voir de toute les couleurs , c'est la même . A part sa je vis bien chez moi avec mon nouveau bebe ( celui de Lena , elle a accouché d'une fille ) .
On entre dans la maison et comme je suis de bonne humeur je salue tout le monde avec un énorme sourire .
Après les salamalek , ma belle mère nous demande a Ali et a moi de la suivre dans le petit salon , loin des autres . Je lance a mon amoureux un regard questionneur de ce qu'elle pouvait nous dire mais il hausse les épaules en guise de réponse .
-Tokk lenn , ( asseyez vous ) soupire t-elle .
-Loukhew ? Demande Ali .
Elle me pointe du doigt :
-Ali ne vous foutez pas de moi d'accord ? Un an de mariage et ta femme n'est même pas capable de faire une fausse couche encore moins un bébé . Lena a accouché , Yacine est enceinte dans un mois elle accouche ! Tout le monde sait qu'il y'a un problème c'est pas normal Ali ! Tu es un homme . Si Oulimata veut encore attendre pour avoir un enfant c'est son problème mais toi , ne me garde pas du bonheur de voir tes enfants avant de mourir Ali ! Épouse Seynabou Diakhaté alors , elle est…
-MAMAN ! Hurle Ali en frappant son poing sur la table .
Seynabou ? Seynabou ? Diakhaté ?